Se protéger du froid / Protect yourself from the cold

LE FROID

En Finlande, le froid est sec. Sauf au début de l’hiver (certaines mauvaises langues disent à la fin de l’été).

Il y a les températures réelles et les températures ressenties (plus froides en raison du vent). En hiver, la sensation de froid est plus vive en présence de vent que par temps calme. Ceci est dû à deux facteurs: le vent balaye la mince couche d’air chaud formée par rayonnement juste au-dessus de la peau et privée de cet isolant, l’humidité de la peau s’évapore pour accentuer encore le refroidissement. La combinaison des deux donne le refroidissement éolien. Il est à noter que ceci ne s’applique que pour la peau exposée au vent et non aux parties vêtues du corps. il est possible d’estimer qu’à −20 °C , un vent de 50 km/h fait baisser la température perçue par le corps de 15 °C , soit l’équivalent d’une température de −35 °C par temps calme (sans vent).

Il y a plusieurs paliers de températures et de résistance au froid.

– Au dessus de 0° : +2 ou +30, c’est pareil. Il fait chaud et les finlandais consomment des crèmes glacées. Ils en sont les premiers consommateurs mondiaux par habitant.
– De 0° à -25° : Aucun souci pour aller à l’extérieur si on est suffisament équipé et si on a une activité physique. Les chiens Husky peuvent s’amuser à tirer leurs traineaux par -15°, c’est pour eux la température idéale.
– De – 25° à – 35° : on ne va pas se mentir, il fait froid. L’équipement est primordial. Plusieurs couches s’imposent. Le temps d’activités à l’extérieur commence à se réduire.
– En dessous de – 35° : On rentre dans la survie. Retirer ses gants plus d’une minute est pénible et dangereux. Quelques soient les couches, on a rapidement froid aux pieds. Même les animaux souffrent et il est quasi impossible de faire travailler chiens et rennes.

La meilleure solution est un bon sauna.

La sensation de froid et la réaction au froid sont propres à chacun. Cependant si vous êtes équipés convenablement, il est quasi certain que vous aurez moins froid par -15° en Laponie que par +5° dans une capitale d’Europe occidentale un jour de pluie.

Pour les finlandais, le froid (comme les moustiques) n’existe pas. C’est juste qu’on a oublié une couche. Il serait plus juste de dire que si on a froid, c’est que l’on ne s’est pas habillé de façon optimale et que l’on n’a pas respecté certaines règles.

LES REGLES POUR SE PROTÉGER DU FROID

Que se passe-t-il quand il fait froid ?

La température corporelle oscille entre 36.1° et 38.5°. Dans le cerveau, une glande gère la régulation thermique. Il s’agit de l’hypothalamus. C’est ce chef d’orchestre qui fait office de thermostat.

En période de froid, le sang se refroidit, l’hypothalamus est prévenu et la thermogenèse ou production de chaleur est activée. Nos muscles et nos vaisseaux se contractent afin que les organes nobles (le cœur, le cerveau) soient irrigués en premier.

On comprend qu’en période de froid ou de chaleur, les zones découvertes, les mains, les pieds, le front, les oreilles et le nez qui sont peu graisseuses et non musclées soient les plus sensibles aux variations de température.

Règle préliminaire :

Oubliez le coton. Le coton, c’est mal. A proscrire absolument. Le coton absorbe l’humidité que votre corps va vouloir évacuer. Il va dépenser une énergie considérable pour cela. Le coton sèche très lentement et vous allez droit vers l’hypothermie. Bref le coton tue.
Un jean par -30° est dur comme du bois et glacé comme une Ben&Jerry’s.

 Règle des trois couches :

Pourquoi 3 couches ? Parce que 3 couches efficaces valent mieux que 17 mal choisies et qui vous compriment. Le système dit des 3 couches permet de répondre le plus souvent aux conditions météorologiques rudes et de pouvoir s’adapter aux changements.

Le but de ce système est d’être le plus efficient avec un minimum de vêtements. Autrement dit garder une température optimale (et confortable) quelque soit le degré d’activités (avant, pendant et après l’effort).

Vous verrez avec un peu d’habitude que la clé du système est de le modifier dès que nécessaire et donc de l’adapter à chaque situation.

1. La première couche : Couche de base, de transfert d’humidité et de confort

Cette première couche est souvent négligée alors que c’est peut être la couche primordiale. C’est celle que vous avez au contact de votre peau. Cette couche a pour but de garder au maximum votre peau au sec afin d’éviter la sensation de froid. Elle doit donc évacuer la transpiration. Elle est dite respirante.
Une bonne couche de base doit absorber faiblement l’humidité, évacuer la transpiration et sécher rapidement.
Les sous-vêtements thermiques et les chaussettes doivent absolument être en laine.
Je déconseille les vêtements thermiques synthétiques miracles. Il y a quelques années, le Vieux Campeur ne jurait que par eux, maintenant l’othodoxie de la rue des Ecoles a viré au tout laine. Bref ils sont revenus à la raison.
Regardez bien les étiquettes des produits que vous achetez. Parfois il s’agit d’un mix de laine et de produits synthétiques. Je conseille le 100% mérinos. Beaucoup plus d’avantages que d’inconvénients.

Les avantages :
– La laine a un des meilleurs rapport isolation / poids.
– La laine permet une bonne évacuation de la transpiration ce qui évite la sensation de froid.
– La laine continue d’isoler même entièrement mouillée. Dans ce cas, elle garde 70% de son pouvoir calorifique.
– La laine ne sent rien même si on a transpiré. Ce qui ne manquera pas d’arriver. Une petite marche de 5 minutes par -15° et on explose de chaud. La Laine est naturellement antibactérienne. Une journée de marche dans du synthétique et vous pouvez brûler les vêtements (j’exagère un peu mais à peine).
– La laine sèche en outre assez rapidement.
– La laine offre une bonne régulation du confort thermique. La laine réchauffe par temps froid et rafraichit par temps chaud. C’est un vrai climatiseur que vous pourrez utiliser au printemps ou à l’automne. Il existe même des T-Shirts en laine, idéal pour les randonnées l’été.
– La laine moderne (principalement le mérinos) ne démange pas. Oubliez vos souvenirs d’enfance des pulls qui grattent avec des couleurs improbables en prime.
– La laine est beaucoup moins inflammable que les fibres synthétiques. Quand on est prêt d’un feu de camp, cela a son utilité.

Les inconvénients :
– Les vêtements en laine sont plus chers que les fibres synthétiques mais le rapport qualité / prix reste inégalé.
– La laine est moins facile d’entretien que le synthétique.
– Les vêtements en laine sont plus sensibles à l’abrasion.

Aimez-les et prenez en soin, ils vous le rendront bien.

2. Deuxième couche : Couche intermédiaire, d’isolation ou de chaleur

La seconde couche qui se positionne au dessus de la couche de base a pour but d’isoler et retenir la chaleur autant que possible. L’air étant un excellent isolant, la seconde couche doit servir à emprisonner de l’air autour de votre corps.

Une bonne couche intermédiaire doit tenir chaud, transférer l’humidité à la couche externe et sécher rapidement.

Pour cette couche, on peut utiliser des vêtements avec du duvet ou des fibres synthétiques. Les vêtements en polaire sont généralisés et très utilisés. Même lorsqu’ils sont humides, ils gardent leurs propriétés calorifiques, transférent aisément l’humidité vers la couche externe. Ils sèchent rapidement. Ils sont conseillés pour les activités intenses où vous risquez de transpirer.

Le duvet a un bien meilleur ratio poids/isolation mais il perd son efficacité une fois mouillé et il sèche beaucoup plus lentement. Il est donc conseillé pour les arrêts et pour éviter de se refroidir.

Il existe 4 types d’isolants principaux pouvant servir de deuxième couche :
– La laine, dont on a vu les propriétés, est une excellente option.
– Les fibres synthétiques,
– La polaire (également composée de fibres synthétiques spécifiques),
– Le duvet.

Les fibres synthétiques

La majorité des fibres synthétiques utilisées comme isolant de seconde couche est en polyester. Elles tendent à imiter les propriétés du duvet naturel. La plupart de ces fibres sont creuses et permettent donc de capturer de l’air.

Les avantages :
– Elles isolent bien, même mouillées après un effort.
– Elles ont un bon rapport isolation/poids, meilleur que la polaire.
– Elles sèchent assez vite, mais bien moins que la polaire.
– Elles sont plus compressibles que la polaire.
– Elles sont généralement beaucoup plus abordables que le duvet.
– Entretien assez facile mais certaines études tendent à démontrer qu’elles perdent de l’efficacité à chaque lavage (cela vaut pour les sacs de couchage en fibre synthétique).

Les inconvénients :
– Plus lourd que le duvet avec un rapport isolation/poids moins bon.
– Plus volumineux que le duvet car moins compressibles.
– Efficacité moindre dans le temps que le duvet.
– Moins respirantes, respectivement, que la polaire, la laine et le duvet.

L’utilisation :
On trouve ces fibres principalement dans les doudounes avec ou sans manches. Les vêtements de ce type ressemblent à ceux contenant du duvet mais sont généralement moins cloisonnées car les fibres synthétiques s’échappent moins que le duvet.
Ce sont des vêtements polyvalents qui s’utilisent pendant ou après l’effort, par temps humide ou sec. Moins performants que le duvet, ils le sont plus que les polaires mais moins respirants.
C’est un bon choix pour un vêtement isolant, léger et respirant à un coût moindre que le duvet.

La polaire

Les fibres polaires sont généralement fabriquées à base de plastique de type polyester saturé, PET ou PETE (polytéréphtalate d’éthylène) ou d’autres fibres synthétiques (de plus en plus recyclées).
On trouve maintenant des polaires en laine.

Les avantages
– Rapport qualité/prix imbattable. Les premiers prix chez les grands distributeurs de sport tournent en dessous de 10 euros.
– Isole même humide ce qui la rapproche de la laine.
– Très respirante.
– Sèche très rapidement, plus vite que les fibres synthétiques, la laine et le duvet.
– Entretien et lavage facile.
– Résistante pour ne pas dire indestructible.

Les inconvénients
– Peu compressible. Volumineux par rapport au duvet et même aux fibres synthétiques.
– Rapport isolation/poids moyen – lourd par rapport au duvet, au synthétique et à la laine.

L’utilisation
On trouve des polaires (les vêtements ont pris le nom de la fibre) à poils courts ou à poils longs. Il existe également des collants ou pantalons, des gants et bonnets en polaire. La polaire est aussi parfois utilisée comme doublure dans certains vêtements. On parle alors de softshells.
Les vêtements polaires ne sont pas les plus performants mais ils sont très polyvalents.
On peut les utiliser pour les activités demandant de gros efforts ou pendant une pause.
Ils sont d’un rapport qualité prix souvent inégalé.

Le duvet

Plusieurs facteurs affectent la qualité d’un article en duvet. En général, le meilleur duvet provient d’oiseaux plus gros et plus matures. A taille et maturité égales, le duvet d’oie est meilleur que celui du canard.  Cependant, le duvet d’un canard adulte est meilleur que celui d’une jeune oie. Le duvet de haute qualité contient des millions de filaments mousseux s’entrelaçant et se chevauchant pour former une couche protectrice d’air immobile qui empêche la chaleur de s’échapper et le froid de pénétrer.  En fait, ce sont ces minuscules poches d’air emprisonnées par les fibres du duvet qui produisent l’isolation.  Plus le duvet est mature, plus le nombre de poches d’air est élevé, offrant une isolation plus efficace.

Le pouvoir gonflant (fill power en anglais, ou Cuin, pour Cubic inches per ounce) représente la capacité d’isolation thermique du duvet, par l’emprisonnement d’un certain volume d’air. Plus le Cuin sera élevé, plus votre vêtement en duvet sera chaud. Un minimum de 600 Cuin est généralement conseillé. Un Cuin de 800 est dédié aux températures extrèmes.

Certaines marques garantissent que la traçabilité du duvet est assurée de la ferme de ponte à l’usine de confection afin de garantir qu’il provient d’oiseaux qui n’ont été ni gavés, ni plumés à vif. Il est primordial de privilégier ces marques (tel que Patagonia) pour s’assurer que des animaux n’ont pas eu à souffrir. Il existe même du duvet recyclé tout aussi efficace (toujours chez Patagonia). En règle générale, vous pouvez (devez) boycottez les produits venant d’Orient et particulièrement de Chine.

Avantages
– Excellent rapport poids/isolation. Le duvet est bien plus léger et meilleur que les autres isolants.
– Très compressible. Son très faible volume en fait un fond de sac idéal. Quelque soit le mois de l’année, il est prudent de toujours partir en randonnée avec une doudoune en duvet  compressée au fond du sac à dos.
– Excellente durabilité.

Inconvénients
– S’il est humide, le pouvoir isolant peut être réduit à néant.
– Sèche lentement. Passer des heures à sécher son duvet (doudoune ou sac de couchage) au dessus d’un feu de camp est un passe-temps pénible et à risque.
– Prix élevé.
– Moins respirant que la polaire.
– Entretien et lavage difficile.
– Peut provoquer des allergies.

Utilisations
Il n’existe pas d’isolants, pour les vêtements, avec une aussi bonne isolation thermique par rapport au poids et à l’encombrement en conditions sèches (il existe maintenant des traitements qui permettent au duvet de garder ses propriétés dans des conditions humides).
On utilise principalement le duvet dans les doudounes, même si on en trouve également dans quelques autres vêtements comme des gants ou des combinaisons intégrales (pour grimper un 8000).
Le duvet est le candidat idéal pour les pauses, le bivouac ou les efforts modérés. Il convient d’éviter que le duvet ne prenne l’humidité (transpiration ou conditions météo) auquel cas il n’isolera peu ou plus du tout.
Les vêtements en duvet sont donc un très bon choix pour se couvrir le soir au bivouac, au refuge ou pendant les pauses et plus généralement en situation statique (comme en photographie animalière).

On peut et on doit combiner les secondes couches pour plus de polyvalence quand il fait froid. Un pull en laine ou une polaire avec une doudoune en fibres synthétiques ou en duvet, ce sont des combinaisons gagnantes dans les régions arctiques.

3. Troisième couche : couche externe ou de protection

La troisième couche est le bouclier qui vous protège de l’extérieur : de l’humidité extérieure (pluie, neige mouillée, brouillard givrant), de l’humidité intérieure (transpiration) en l’évacuant et éventuellement des agressions extérieures (branches, abrasion et usures dues aux frottements du sac à dos).

Une bonne couche externe doit protéger du vent, de l’humidité extérieure et évacuer l’humidité intérieure.

Les membranes imperméables et respirantes comme le Gore-Tex ont remplacé (très avantageusement) les couches externes uniquement imperméables et leur effet cocotte-minute. Vous pouvez oublier votre K-way et sa célèbre poche banane.

Le premier rôle de la couche externe est d’être imperméable et coupe-vent afin d’éviter les déperditions de chaleur dues au vent. Le second rôle est d’évacuer la transpiration. C’est ce qui fait toute la différence avec les matières plus anciennes. Cependant cet effet respirant a ses limites, donc si les conditions extérieures le permettent, vous devez ouvrir au maximum cette couche (sous les aiselles, au niveau du cou).

Dans le cas d’un temps sec, vous pouvez vous passer de cette couche sans problème.

4. Moduler le système

Selon les conditions météo, vous pourrez vous passer de la troisième couche ou vous devrez renforcer les couches intermédiaires en les cumulant en cas de froid intense.
La troisième couche sera nécessaire en cas d’intempéries ou de vent.
Vous pouvez cependant si vous faites un effort important doubler la couche intermédiaire pour avoir une meilleure respiration en lieu et place d’une Gore Tex.
Faire du ski de fond par -15° avec une couche de base et un pull est tout à fait possible surtout en Finlande où le vent n’est que rarement violent. De cette manière, la transpiration est aisément évacuée.

En résumé :
– Une couche de base en laine,
– Une ou plusieurs couches intermédiaires selon le froid et votre effort,
– Une troisième couche de protection si la météo l’exige (vent fort, pluie ou neige).
– Ce système est valable pour les mains.

Quelques conseils en vrac :
– Multiplier les chaussettes (en laine) en cas de froid sans toutefois sacrifier à la circulation du sang. Ma recette : une première paire fine, une seconde paire épaisse, une troisième paire tricotée mains.
– 30% de la chaleur corporelle peut s’évacuer par le cou. A protéger en priorité. Je conseille un tube plus confortable qu’une écharpe.
– Ne mettez pas trop de vêtements pendant l’effort.
– Ayez légérement froid avant de partir en randonnée et/ou enlevez une couche dès que vous commencez à transpirer.
– Couvrez-vous dès que vous vous arrêtez pour une pause.

La liste de base, les indispensables :

Faites un tour chez Decathlon, Go Sport ou Uniqlo pour faire le plein sans vous ruiner.
– 1 ou 2 paires de sous gants (soie ou laine)
– 1 paire de gants/moufles
– 2 sous-pulls/t-shirt manche longue (laine)
– 2 collants chauds (laine)
– Bonnet, écharpe, tube en polaire
– 4 paires de chaussettes (laine)
– 1 ou 2 polaires
– 1 pull en laine
– 1 doudoune (synthétique ou duvet)

5. Les extrémités :

Avoir les extrémités froides, à savoir les mains et les pieds, est un phénomène courant.

Pour réactiver la circulation sanguine, on peut faire bouger ses bras comme des moulins à vents en gardant bien les coudes, les mains et les poignets alignés. Cette gymnastique à priori ridicule visuellement et rudimentaire réalisée pendant deux minutes, favorise le retour sanguin et atténue la douleur.

Les gants ou moufles:

Il est préférable de porter des moufles plutôt que des gants même doublés, les doigts joints produiront de la chaleur et ils seront mieux protégés, Les sous gants vous offriront une double protection et vous permettront par exemple de manipuler votre appareil photo sans avoir les doigts instantanément gelés.

– Les sous gants devront être en soie ou en laine.
– Les moufles les plus chaudes sont en duvet mais elles sont fragiles et craignent l’humidité. Parfais si vous n’avez pas prévu de multiplier les batailles de boules de neige.

Les bottes d’hiver

Si l’on peut facilement réactiver le sang dans les mains, c’est beaucoup plus dur pour les pieds. D’où l’importance de choisir ses bottes de protection grand froid.

On peut oublier de suite les jolies Moon boots, parfaites pour déambuler dans la station de Gstaad mais peu adaptées pour les pays arctiques ou toutes les chaussures de ville qui supportent 3 centimètres de neige.

Les bottes d’hiver doivent monter au minimum à la cheville (plus généralement à mi-mollet) Choisissez un modèle imperméable, isolant et doublé, avec des semelles antidérapantes. Ce dernier critère est important car il vous évitera de vilaines chutes en cas de glace (bannissez absolument les semelles lisses).

Pensez à les essayer avec des chaussettes épaisses car cela demande parfois une demi pointure de plus que la vôtre (voir une pointure). Vos pieds doivent pouvoir bouger et respirer, ne surtout pas être trop serrés.

Je recommande chaudement (fallait que je la fasse) les bottes types Sorel dont la doublure interne d’un centimètre d’épaisseur de feutrine de laine vous assurera de garder les pieds au chaud. Le modèle Cariboo de Sorel est cher (environ 180 euros, pour homme ou femme) mais vous les transmettrez en héritage sur plusieurs générations (j’exagère à peine). Le modèle 1964 est aussi valable et moins cher.

Je tiens à préciser que je ne reçois rien (financièrement ou en matériel) des marques que je cite. Mes recommandations sont basées sur mon expérience terrain et l’utilisation sur plusieurs années de leurs produits ainsi que sur leurs politiques de responsabilité environnementale et sociale. Patagonia a, par exemple, adhéré dès sa création au mouvement 1% for the planet.

COLD

In Finland, the cold is dry. Except at the beginning of winter (some malicious tongues ​​say at the end of the summer).

There are real temperatures and temperatures felt (colder because of the wind). In winter, the feeling of cold is more intense in the presence of wind than in calm weather. This is due to two factors: the wind sweeps the thin layer of hot air formed by radiation just above the skin and deprived of this insulation, the moisture of the skin evaporates to further enhance cooling. The combination of both gives the wind chill. It should be noted that this applies only to the skin exposed to the wind and not to the dressed parts of the body. it is possible to estimate that at -20 ° C, a wind of 50 km / h lowers the temperature perceived by the body by 15 ° C, equivalent to a temperature of -35 ° C in calm weather (without wind).

There are several levels of temperature and resistance to cold.

– Above 0 °: +2 or +30, it’s the same. It’s hot and Finnish people are eating ice cream. They are the world’s largest consumers per capita.
– From 0 ° to -25 °: No problem to go outside if you are sufficiently equipped and if you have physical activity. Husky dogs can have fun pulling their sleds by -15 °, this is the ideal temperature for them.
– From – 25 ° to – 35 °: we will not lie, it is cold. The equipment is essential. Several layers are needed. The time for outdoor activities begins to shrink.
– Below – 35 °: One enters the survival. Removing gloves for more than a minute is painful and dangerous. Whatever the layers, we quickly have cold feet. Even animals suffer and it is almost impossible to make dogs and reindeers work.

The best solution is a good sauna.

The sensation of cold and the reaction to the cold are peculiar to each one. However, if you are properly equipped, it is almost certain that you will be less colder by -15 ° in Lapland than by + 5 ° in a Western European capital on a rainy day.

For Finns, the cold (like mosquitoes) does not exist. It’s just that we forgot a layer. It would be more accurate to say that if we are cold, it is because we did not dress optimally and we did not respect certain rules.

RULES TO PROTECT FROM COLD

What happens when it’s cold?

The body temperature oscillates between 36.1 ° and 38.5 °. In the brain, a gland manages thermal regulation. This is the hypothalamus. It is this conductor who acts as a thermostat.

In cold weather, the blood cools, the hypothalamus is prevented and thermogenesis or heat generation is activated. Our muscles and vessels contract so that the noble organs (heart, brain) are irrigated first.

It is understandable that in cold or heat, open areas, hands, feet, forehead, ears and nose that are low fat and not muscular are the most sensitive to temperature changes.

Preliminary rule:

Forget the cotton. Cotton is bad. To proscribe absolutely. Cotton absorbs moisture that your body will want to evacuate. He will spend considerable energy on that. The cotton dries very slowly and you go straight to hypothermia. In short, cotton kills.
By -30 ° jeans are hard as wood and iced like a Ben & Jerry’s.

Rule of the three layers:

Why 3 layers? Because 3 effective layers are better than 17 badly chosen and which compress you. The so-called 3-layer system makes it possible to respond most often to harsh weather conditions and to adapt to changes.

The purpose of this system is to be the most efficient with a minimum of clothing. In other words keep an optimal temperature (and comfortable) whatever the degree of activity (before, during and after the effort).

You will see with a little habit that the key of the system is to modify it as soon as necessary and therefore to adapt it to each situation.

1. The first layer: Base layer, moisture transfer and comfort

This first layer is often neglected while it may be the primordial layer. It’s the one you have in contact with your skin. This layer aims to keep your skin dry to avoid the cold sensation. It must therefore evacuate perspiration. It is said to be breathable.
A good base coat should absorb moisture slightly, wick away perspiration and dry quickly.
Thermal underwear and socks must be made of wool.
I do not recommend miracle synthetic thermal clothing.
Look closely at the labels of the products you buy. Sometimes it is a mix of wool and synthetic products. I advise the 100% merino. Many more advantages than disadvantages.

Advantages :
– The wool has one of the best insulation / weight ratio.
– The wool allows a good evacuation of perspiration which avoids the sensation of cold.
– The wool continues to isolate even fully wet. In this case, it keeps 70% of its calorific value.
– The wool feels nothing even if we have perspired. Which will not fail to happen. A short walk of 5 minutes by -15 ° and we explode hot. Wool is naturally antibacterial. A day of walking in synthetic and you can burn clothes (I exaggerate a little but barely).
– The wool also dries quite quickly.
– The wool offers a good regulation of the thermal comfort. The wool warms in cold weather and refreshes in hot weather. It’s a real air conditioner that you can use in the spring or fall. There are even woolen T-Shirts, ideal for summer hiking.
– Modern wool (mainly merino) does not itch. Forget your childhood memories of sweaters that scratch with improbable colors as a bonus.
– Wool is much less flammable than synthetic fibers. When you’re ready for a campfire, it’s useful.

The inconvenients :
– Woolen garments are more expensive than synthetic fibers but the quality / price ratio remains unmatched.
– Wool is less easy to maintain than synthetic.
– Woolen garments are more sensitive to abrasion.

Love them and take care of them, they will make you feel good.

2. Second layer: intermediate layer, insulation or heat

The second layer which is positioned above the base layer is intended to isolate and retain heat as much as possible. As air is an excellent insulator, the second layer should be used to trap air around your body.

A good interlayer should hold warm, transfer moisture to the outer layer and dry quickly.

For this layer, clothes with down or synthetic fibers can be used. Polar clothing is widespread and widely used. Even when they are wet, they keep their heat properties, easily transfer moisture to the outer layer. They dry quickly. They are recommended for intense activities where you risk sweating.

Down has a much better weight / insulation ratio but it loses its effectiveness once wet and dries much more slowly. It is therefore recommended for stops and to avoid cooling.

There are 4 types of main insulation that can be used as a second layer:
– The wool, whose properties have been seen, is an excellent option.
– synthetic fibers,
– The fleece (also composed of specific synthetic fibers),
– The down.

Synthetic fibers

The majority of synthetic fibers used as second layer insulation is polyester. They tend to mimic the properties of natural down. Most of these fibers are hollow and can therefore capture air.

Advantages :
– They isolate well, even wet after an effort.
– They have a good insulation / weight ratio, better than the polar.
– They dry fast enough, but much less than the polar.
– They are more compressible than the polar.
– They are generally much more affordable than down.
– Maintenance fairly easy but some studies tend to show that they lose efficiency with each wash (this applies to synthetic fiber sleeping bags).

The inconvenients :
– Heavier than down with a lower insulation / weight ratio.
– More bulky than down because less compressible.
– Less effective in time than down.
– Less breathable, respectively, than fleece, wool and down.

Use :
These fibers are mainly found in jackets with or without sleeves. Clothes of this type resemble those containing down but are generally less compartmentalized because synthetic fibers escape less than down.
These are versatile garments that are used during or after exercise, in wet or dry weather. Less efficient than down, they are more than polar but less breathable.
It’s a good choice for an insulating, lightweight and breathable garment at a lower cost than down.

The polar

Polar fibers are generally made from saturated polyester plastic, PET or PETE (polyethylene terephthalate) or other synthetic fibers (more and more recycled).
There are now woolen fleeces.

Advantages
– Unbeatable price / quality ratio. The first prizes at major sports distributors turn below 10 euros.
– Insulates even wet which brings it closer to the wool.
– Very breathable.
– Dry very quickly, faster than synthetic fibers, wool and down.
– Maintenance and easy washing.
– Resistant, not to say indestructible.

The inconvenients
– Little compressible. Bulky compared to down and even synthetic fibers.
– Insulation / average weight ratio – heavy compared to down, synthetic and wool.

Use
There are polar (the clothes have taken the name of the fiber) short-haired or long-haired. There are also tights or pants, gloves and fleece bonnets. The fleece is also sometimes used as a lining in some clothes. We are talking about softshells.
Polar clothes are not the most efficient but they are very versatile.
They can be used for activities requiring great effort or during a break.
They are of a value often unequaled price.

Down

Several factors affect the quality of a down item. In general, the best down comes from larger and more mature birds. At equal size and maturity, goose down is better than that of duck. However, the down of an adult duck is better than that of a young goose. High quality down contains millions of sparkling strands intertwining and overlapping to form a protective layer of still air that prevents heat from escaping and cold to penetrate. In fact, it is these tiny pockets of air trapped by the down fibers that produce the insulation. The older the down, the higher the number of air pockets, providing more effective insulation.

The fill power (English for Cubic inches per ounce) represents the thermal insulation capacity of the down, by the imprisonment of a certain volume of air. The higher the Cuin, the warmer your down clothes will be. A minimum of 600 Cuin is generally advised. A Cuin de 800 is dedicated to extreme temperatures.

Some brands guarantee that the traceability of the down is assured from the laying farm to the garment factory to ensure that it comes from birds that have not been force-fed or plucked. It is important to focus on these brands (such as Patagonia) to ensure that animals do not have to suffer. There is even recycled duvet just as effective (still at Patagonia). As a general rule, you can boycott products coming from the East and especially from China.

Advantages
– Excellent weight / insulation ratio. Down is much lighter and better than other insulators.
– Very compressible. Its very low volume makes it an ideal bag bottom. Whatever the month of the year, it is prudent to always go hiking with a down jacket compressed at the bottom of the backpack.
– Excellent durability.

Disadvantages
– If it is wet, the insulating power can be reduced to nothing.
– Dry slowly. Spending hours drying your down (down jacket or sleeping bag) over a campfire is a difficult and risky hobby.
– High price.
– Less breathable than the polar.
– Maintenance and washing difficult.
– May cause allergies.

Uses
There is no insulation for clothing, with such a good thermal insulation compared to the weight and bulk in dry conditions (there are now treatments that allow the down to keep its properties in wet conditions) .
Down is mainly used in down jackets, although it is also found in some other clothes such as gloves or full suits (to climb an 8000).
Down is the ideal candidate for breaks, bivouac or moderate efforts. The down should not get wet (perspiration or weather conditions) in which case it will isolate little or no more.
The down clothes are therefore a very good choice to cover at night in the bivouac, at the shelter or during breaks and more generally in a static situation (as in wildlife photography).

We can and we must combine the second layers for more versatility when it is cold. A wool sweater or a fleece with a down jacket in synthetic fibers or down, these are winning combinations in the Arctic regions.

3. Third layer: outer layer or protective

The third layer is the shield that protects you from the outside: external moisture (rain, wet snow, freezing fog), moisture inside (perspiration) by evacuating it and possibly external aggressions (branches, abrasion) and wear due to the friction of the backpack).

A good outer layer must protect against wind, external moisture and evacuate the interior moisture.

Waterproof and breathable membranes such as Gore-Tex have replaced (very advantageously) only impermeable outer layers and their pressure cooker effect. You can forget about your K-way and its famous banana pouch.

The primary role of the outer layer is to be waterproof and windproof to prevent heat loss from wind. The second role is to evacuate perspiration. This is what makes all the difference with older materials. However this breathable effect has its limits, so if the external conditions allow it, you must open this layer as much as possible (under the arches, at the level of the neck).

In the case of dry weather, you can do without this layer without problems.

4. Modulate the system

Depending on the weather conditions, you will be able to do without the third layer or you will have to reinforce the intermediate layers by combining them in case of intense cold.
The third layer will be necessary in case of bad weather or wind.
You can, however, if you make a major effort to double the middle layer to have a better breathing instead of a Gore Tex.
Cross-country skiing at -15 ° with a base layer and a sweater is quite possible especially in Finland where the wind is rarely violent. In this way, perspiration is easily removed.

In summary :
– A base layer of wool,
– One or more intermediate layers according to the cold and your effort,
– A third layer of protection if the weather requires it (strong wind, rain or snow).
– This system is valid for the hands.

Some tips:
– Multiply socks (wool) in case of cold without sacrificing blood circulation. My recipe: a first thin pair, a second thick pair, a third pair knitted hands.
– 30% of the body heat can be evacuated by the neck. To be protected first. I recommend a tube more comfortable than a scarf.
– Do not put too much clothing during the effort.
– Be lightly cold before hiking and / or remove a diaper as soon as you start to sweat.
– Cover yourself as soon as you stop for a break.

The basic list, the essentials:

– 1 or 2 pairs of under gloves (silk or wool)
– 1 pair of gloves / mittens
– 2 undershirts / long-sleeved t-shirt (wool)
– 2 hot tights (wool)
– Beanie, scarf, polar tube
– 4 pairs of socks (wool)
– 1 or 2 polar
– 1 wool sweater
– 1 down jacket (synthetic or down)

5. The extremities:

Having cold extremities, ie hands and feet, is a common phenomenon.

To reactivate the blood circulation, one can move his arms like windmills keeping elbows, hands and wrists aligned. This visually ridiculous and rudimentary gymnastics performed for two minutes, promotes blood return and reduces pain.

Gloves or mittens:

It is better to wear mittens rather than gloves even doubled, the fingers will produce heat and they will be better protected, The under gloves will provide you with double protection and allow you for example to manipulate your camera without having the fingers instantly frozen.

– Under gloves must be silk or wool.
– The hottest mittens are down, but they are fragile and fear moisture. Perfect if you have not planned to multiply the snowball battles.

Winter boots

If you can easily reactivate the blood in your hands, it’s much harder for the feet. Hence the importance of choosing his cold protection boots.

We can forget about the pretty Moon boots, perfect for strolling in the station of Gstaad but not adapted for the Arctic countries or all the shoes of city which support 3 centimeters of snow.

Winter boots should be at least ankle (more generally mid-calf) Choose a waterproof, insulated and lined model with non-slip soles. This last criterion is important because it will prevent you from nasty falls in case of ice (ban absolutely the smooth soles).

Remember to try them with thick socks because it sometimes requires half a size more than yours (see a size). Your feet must be able to move and breathe, not to be too tight.

I highly recommend the Sorel boots, which have an inner lining of one centimeter thick wool felt to keep your feet warm. Cariboo model Sorel is expensive (about 180 euros, for men or women) but you will transmit inheritance over several generations (I barely exaggerate). The 1964 model is also valid and cheaper.

I want to point out that I do not receive anything (financially or in hardware) from the brands I am quoting. My recommendations are based on my experience in the field and the use over several years of their products as well as their environmental and social responsibility policies. Patagonia, for example, adhered from the beginning to the 1% for the planet movement.

4 réflexions sur “Se protéger du froid / Protect yourself from the cold

  1. Waouh !!! c’est plus qu’un article, c’est une thèse ! Bravo. Imagine-toi que j’ai reçu aujourd’hui un petit catalogue « Missegle » proposant des chaussettes en mérinos et soie et même 45%duvet de yack et 35% mohair … cette marque s’intitule  » l’atelier des fibres naturelles « ! Mais nous irons d’abord chez Decathlon. Grosses bises. Maman. >

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  2. il est toujours bon de rappeler ces règles qui empêchent de se charger inutilement de vêtements non compatibles avec le froid!. merci pour ces renseignements précis! les marques et les endroits où l’on peut acheter tout cela ! PS: (j’ai besoin de faire des économies, d’abord) mais j’ai l’intention de venir régulièrement en Finlande, en location, faute de pouvoir acheter…alors tes conseils sont une aide précieuse….Félicitations pour la pertinence de tes posts

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  3. Merci beaucoup de cet article clair et très complet.
    Puisque vous parlez de la responsabilité sociale et environnementale des marques citées, je me permets d’ajouter que, côté inconvénients, le duvet et la laine (et je ne parle pas de la fourrure) soulèvent des questions relatives à la protection animale pour les personnes sensibles à ces sujets.
    Même certains élevages labellisés auquel Patagonia a recours pour ses duvets ont été dénoncés pour maltraitance et cruauté après des enquêtes. Du coup, j’ai préféré me passer de duvet. Comme le business de la laine, même lorsqu’elle est censée être tracée, n’est pas toujours super reluisant non plus pour les moutons, j’ai investi dans une première couche en synthétique de chez Norrøna (tissu dit « Polartech »). Je passe l’hiver en Laponie suédoise donc je pourrai la tester sur la durée et en action, en comparant avec la première couche 100% mérinos que j’avais déjà 🙂

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